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DEMOCRITE, atomiste dérouté
22 janvier 2003

Généalogie

Démocrite le rieur à Hérodote le voyageur Salut,

    Dans les moments probablement difficiles qui sont les tiens, je songeais à nos multiples conversations d'amis, quand nos sagesses respectives se heurtent à la lourde réalité qu'impose l'existence. Que valent les discours face au risque de la passion toujours possible ? Rousseau le dit "je ne l'ai rencontrée qu'une fois et j'ai succombé." Que valent les théories face à la dégradation et à la mort ? Chacun découvre sa singularité à ces occasions et cette primordiale solitude qui nous relie malgré tout à la mélodie universelle des particules.

    La perte d'un proche et en l'occurrence d'un ascendant désigne en apparence le sens de la route qui est le nôtre, cette direction à laquelle nul n'échappe. Elle nous fait prendre conscience du poids de la généalogie, de l'histoire et de l'horizon de l'homme. Elle situe notre imposture à être au monde, comme définitivement isolé de ses propres racines et dé-territorialisé, pour reprendre une expression chère à Deleuze. Le signe visible de notre origine disparaît avec nos proches et plus encore avec nos parents. En un sens, l'expérience tragique parle de la vérité de l'homme et met à bas toutes les frontières, toutes les identités, tous ces roues de secours que nous embarquons à bord et qui alourdissent l'étrange périple de la vie. La mort témoigne d'une totale dépossession et d'un partage absolu des éléments. Voir cela nous invite à penser l'existence comme vouée à la joie et à l'amitié et non à l'attachement et aux racines identitaires. Epicure nous le rappelle, la souffrance est un mal, seul le plaisir est le bien suprême, la trace sans détour de notre présence au réel qui peut faire sens dans ces moments où le corps exprime sa puissance et sa créativité.    

   

Porte toi bien

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