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DEMOCRITE, atomiste dérouté
8 décembre 2003

Philosopher ou enseigner ?

 

Démocrite le rieur à Nicus le batteur, salut

 

             Notre dernière conversation fut des meilleures et je me réjouis de la sagesse que tu sais abondamment dispenser autour de toi. C'est là, à n'en pas douter, la qualité d'un homme dont l'ordinaire est devenu vertu, et je m'en félicite. J'aime ce mode d'affirmation et la fougue mesurée et paradoxale qui t'animent. Défenseur des droits, tu arpentes l'avenue des convictions entières, empruntant une figure de résistance qui t'honore et dont l'éclat "bousse" les tyrans de ce monde, et modifie la trajectoire des faibles. Protecteur de jardin, tu contribue par ailleurs,à la sauvegarde d'une philosophie hellénistique que nous avons, nous autres démocritéens initiée et entretenue. Tu fais désormais partie du cercle des amis de la sagesse, qu'Hérodote le voyageur, Pyrrhon, Epicure et moi-même tentons de sauvegarder au milieu de ces fous qui menacent l'époque. Protège tes mystères et poursuis l'oeuvre de vie et de création qui est ce que tu es aussi...

         je ne résiste pas, cher ami et frère de coeur, à l'idée de t'envoyer mon article intitulé : "Des conseils de classe ou la violence de l'institution scolaire"  Je l'ai fini ce WE (voir le texte dans la rubrique le journal d'un prof.). Loin de chercher à t'accabler avec des plaintes sur la nature de ma résistance, vois plutôt dans cette modeste tentative, le souci de penser un univers sans parole, un monde de gestes et de postures qui façonnent les corps et affectent la chair. Comment ne pas succomber et être vaincu par la puissance des causes extérieures ? Comment persévérer dans l'être, dirait Spinoza ? Tel est le sens de mon intervention, l'affirmation d'une puissance d'agir contre les forces d'inertie et les affections contraires...Philosopher ou enseigner ? Spinoza et Nietzsche ont répondu pour eux-mêmes...pour ma part, ,je cherche ma voie.

        La question de l'anonymat se pose tant la répression reste possible. Faudra-t-il faire tels Epicure, Spinoza ou Descartes et vivre caché, à l'abri d'une populace avide de sacrifiés ? La question n'est pas désuète. Puis-je seulement signer mon papier ? Que la réponse n'aille pas de soi est effrayant. Ces temps sont décidément bien obscurs, et le ressentiment guette partout les moindres occasions pour mordre et culpabiliser le singulier. "Vivons cachés" disait Epicure, "j'avance masqué" affirmait Descartes, "attention prudence!" pour Spinoza. Tu jugeras, mon cher Nicus, de la portée critique du texte. Ai-je "philosophé à coups de marteau "? Je te laisse juge...

 

Porte-toi bien

 

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