82,6% d'intelligence
Alors que les candidats viennent de passer les épreuves de philosophie du baccalauréat, j'entends hier sur France-info le journaliste annoncer qu'on s'attend cette année à un résultat global supérieur à celui de l'année dernière (le journaliste se garde bien de préciser l'identité du "on"). En 2006, 82,6% des candidats ont été reçus malgré les grèves liées au projet CPE. Il est par conséquent sous-entendu que cette année, avec une formation supposée complète, les candidats vont pulvériser le score antérieur.
Ce que le journaliste ignore ou ne veut pas dire, c'est comment ce score est obtenu, par quelle honteuse stratégie collective le trop fameux seuil des 80% est franchi. Il faudrait, une fois pour toutes, dénoncer clairement la façon dont les jurys procèdent et les intentions cachées de l'éducation nationale. Pour être conforme à une moyenne académique supposée, les correcteurs sont tenus de remonter toutes les évaluations jugées trop basses, c'est-à-dire anormales. L'an dernier, dans mon propre jury, le professeur d'histoire-géographie, président de jury, a ainsi relevé toutes ses copies de deux points (coef. 5) indistinctement ; même chose pour le professeur d'économie : un point de plus pour tous (coéf 7) et voilà, miracle, 17 points offerts avant même toute analyse de dossier scolaire ! Dès lors, nos candidats ont obtenu le précieux diplôme avec plus de 80% de réussite ! Aucun doute, le niveau monte !
A suivre très prochainement dans le journal d'un prof de philo : les péripéties d'un correcteur ou l'art de philosopher pendant une épreuve de philosophie.