Hauteurs béarnaises
Je retrouve mes chères Pyrénées après un peu plus d'un an d'absence. L'absence fait sens, décidément ! Cheminer vers des altitudes, c'est opérer l'extrême dépouillement de la pensée. Ici, je dé-pense et réveille le corps englué dans les noeuds pollués du septentrion. La marche défait les tensions, l'air frais me délivre de mes crasses récurrentes et de mes crispations. Les muscles, tendons, paumes et joues se mettent à respirer soudainement produisant une sorte de jubilation aérienne.
Cheminer, Vallée d'Aspe, cirque de Lescun, Béarn, Novembre 07
Ces brouillards sont la métaphore de mon esprit, chargé de particules lourdes et inutiles ; ces particules, ce sont mes pensées, mes angoisses accumulées, mes rigidités mentales ! Elles se décomposent, se fragmentent et condensent en vapeurs mobiles ; elles s'échappent par tous les pores de la peau dans cette transpiration salutaire. Je marche, je respire, je guéris !
Présence, vallée d'Aspe, Béarn, novembre 07
L'enfant s'étonne de cette mer étrange qui coule tel un fluide dans le fond des vallées. Un animal mi-liquide, mi gazeux enveloppe irrésistiblement les basses terres. Le regard de cet enfant est clair. Il domine le monde de son pas de géant. Son baton assure sa verticalité et son équilibre d'humain.
Eutonie, Lac d'Ayous, Ossau, Novembre 07
Le voici, l'emblème levé du Béarn, dressé dans sa posture d'oiseau fossilisé vers un ciel sans limite : le pic du midi d'Ossau (2884 m) me fait face et ouvre sa gueule béante.
Je vous invite à poursuivre le voyage en consultant le nouvel album Béarn