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DEMOCRITE, atomiste dérouté
15 novembre 2007

Ciel, Terre et vent

Message envoyé ce jour sur Philopoiétique, le blog de Guy Karl suite à des articles consacrés à la Mythopoiétique.

Merci infiniment pour la beauté de tes écrits et la vérité dévoilée dans l'étrange résonance mythologique. Cette vérité parle encore quand le verbe se tait. Vérité de l'inconscient surgi du fond des âges, jamais le projet philopoiétique ne m'a paru plus sensible et immédiat que dans ces textes magnifiques de la mythopoiétique. Bravo !

Je lis et ma vibration sollicitée rencontre l'horizon et le ciel, la terre et ses fissures. Comment dire ?
L'horizon est la limite même du ciel qui ne peut s'emparer totalement de l'astre ; l'horizon mobile se courbe dans le mouvement chaotique des forces terrestres ployant la terre en des rocs dressés. Ici, dans mon plat pays - le septentrion chanté par Brel, mais de l'autre côté d'une frontière illusoire, défaite depuis toujours par la parenté géologique - la terre fait la modeste et le ciel victorieux pousse au rêve et au délire. Ce ciel immense ne se livre que dans l'affaissement des plis telluriques, que dans l'acceptation de la surface et le déclin des verticales ! Le vent a eu raison des vallées et des sillons tectoniques, l'érosion s'achève dans l'extrême "planitude". Nous autres les nordistes sommes voués à la contemplation de surface et à la pesanteur aérienne d'un ciel qui tisse sa continuité lumineuse d'est en ouest et du nord au sud. Hèphaistos a déserté ces contrées livrées au pouvoir des hommes et à leur esprit de conquête. L'homme a creusé ici la matière, il a cherché dans les entrailles sacrée de la terre sa lampe secrète. Là, dans les couloirs des profondeurs et tel Prométhée volant le feu du ciel à Zeus, il s'est emparé des énergies fossiles et a souillé de son empreinte morbide ce qui fut jadis une nature.

L'homme, tourné vers le ciel condamne le sol et se détruit lui-même. Naufrage sans retour ! Provocation sans retour ! Profanation ! Les dieux ne répondent plus quand la surface est lisse, étale et sans cache. L'immensité du ciel fait l'obscénité de la terre du nord car nulle part, ne se dressent une montagne inviolable, un îlot protégé de la vue de tous, un rempart, abritant le singulier, une falaise inaccessible d'où se joue le risque de la chute. Tous ici travaillent à leur propre dévoration, le foie éternellement rongé par les stupides ambitions de croissance et de richesse. La danse nuptiale dont tu parles magnifiquement reste la danse des poètes, ces fous éventés épris de vérité et de musique, ces fous assis sur le vent des comètes !

Bon vent !

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