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DEMOCRITE, atomiste dérouté
31 décembre 2007

Les fantômes du Hohenbourg (2)

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La proue fantômatique du Hohenbourg, Vosges du Nord, Alsace, Démocrite, 28 décembre 07

          Nous nous élevons dans l'épais brouillard qui enveloppe chaque chose. Pourrons-nous seulement apercevoir le donjon dressé et la porte énigmatique de mon vieil ami ? Soudain, telle une ombre de géant, son allure masssive transperce le dense nébulon et surgit là, agrippé sur son roc, à 580 m d'altitude. Le Hohenbourg s'élance, raide, aigu comme une hallebarde, tendu dans un ciel blanc. Sa tour hirsute se perd dans la brume. Suis-je en montagne ou suis-je captif d'un récif des Vesteralen, ces îlots égarés du grand-Nord ?

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La Porte de grès, Hohenbourg, Vosges du nord (67), 28 décembre 2007

            Je gravis les derniers mètres jusqu'à sa porte remarquable, demeurée ouverte. Des écussons taillés dans la pierre rose évoquent les grandes dynasties des Andlau, des Sickingen. La vigne décore ces poutres de grès. D'étranges visages, aux sourires de lutins, racontent une histoire secrète et emmurée. Hohenbourg garde ses mystères et ses fantômes. Le temps s'est ici solidifié dans la roche. Ce temps est mille récits que les brumes murmurent au passager du vent.

Un autre mystère me hante, celui de sa puissance verticale, celle qui propulse l'aimable visiteur au point culminant de toute la région. De la-haut, pourrai-je toucher du doigt les improbables fulgurances de l'astre majeur ?

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Luminescence, sommet du Hohenbourg, 600 m, Démocrite, 28 décembre 2007

            D'ordinaire, le château laisse planer son regard sur une mer de forêts qui s'en va en longues vagues majestueuses se perdre dans un horizon brumeux. Se découpent alors au faîte d'âpres sommets, des blocs de pierres gigantesques rabotés par les déluges successifs et les érosions millénaires. D'innombrables ruines, anciens fiefs, courent sur ces monts à l'infini. Le Hohenbourg défie la perception et se rit de cette amère frontière qui trace une vaine et stupide séparation avec le voisin de l'Est et du Nord. Le Palatinat s'étire au septentrion en une multitude de hauteurs boisées. Vers l'Orient, c'est le Rhin à 50 km qui marque une autre limite. Mais aujourd'hui, le soleil livre un rude combat et l'oeil affronte l'opacité du voile de brume.

Suite et fin à découvrir ici

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Commentaires
C
Eh ! l'Abbé !<br /> Mets-moi cette photo de la porte de grés de côté SITIPI ! Elle est magnifique ! et ferait une splendide illustration (avec ta permission évidemment !) pour mon projet cathare !<br /> je lirai le texte qui l'accompagne un peu plus tard !<br /> Vraiment bravo car joli coup d'oeil mon gars !<br /> Catharllium NK
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D
Cher Franck, je ne saurais trop vous inciter à faire ce périple dans les vastes forêts des Vosges du nord et à renconter l'esprit matériel du Hohenbourg qui ne laisse pas indifférent le marcheur véritable.
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F
Très beau récit...<br /> Je ne suis encore jamais allée au Hohenbourg, peut-être irais-je pendant mes prochaines vacances.<br /> Bonne journée.
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D
Ha ! Mon cher Partagas ! Ce lieu a ses légendes et ses histoires. Il est aussi le moyen par lequel on retrouve quelque chose de notre belle enfance. Ce jour-là, les volutes étaient dans les airs et en marchant, nous les avons traversées, avec enchantement. Merci pour ta visite qui me réjouit.
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P
Que de souvenirs en voyant cette porte qui semble figée hors du temps,ouverte vers des mondes parallèles ....et si Eragon apparaissait et nous emmenait retrouver Frodon et ses compagnons en lutte contre le mal absolu.<br /> <br /> A moins que quelques mammouths apparaissent pourchasses par Rahan et son tigre....<br /> <br /> Et si notre monde n'etait qu'un monde parallèle parmi d'autres....<br /> <br /> Volutement votre<br /> Partagas
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