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DEMOCRITE, atomiste dérouté
18 octobre 2010

Simulacres

L'astre majeur tombe vers l'ouest, vers ces montagnes basques irradiées par la chaude lumière du crépuscule. Puis-je seulement me défaire de cet étrange sentiment de réalité que mon oeil reconstruit avec cette image ? Il est tellement difficile de sentir les forces astronomiques en présence et les distances invraisemblables qui séparent ces montagnes douces et notre étoile, elle qui semble pourtant se déposer à l'horizon pour une sieste longue dans une matrice de terre ou d'océan.
Mais, bien au-delà de notre atmosphère, pénétrée de mille rayons obliques, le vide sidéral s'étale à l'infini ; cet infini nous parle : "Vois mieux, Camarade ! le soleil ne tombe nulle part ! C'est ton oeil qui te fait croire à l'unité. C'est cette image qui est trompeuse et qui ne dit rien de la réalité. Peux-tu seulement en avoir conscience ?"
Oui, je suis la victime consentante d'un simulacre crépusculaire. Et à mieux y voir, je ne saisis qu'une chose, c'est qu'il n'y a que des simulacres.

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Commentaires
M
Merci cher Démocrite pour ce beau voyage intérieur ou introspectif. Pour autant, je me demande s’il faut s’attrister ou se réjouir d’un tel état de fait : « il n’y a que de simulacres ». Ni l’un ni l’autre apparemment pour cette « belle victime consentante » que nous sommes tous assurément et c’est tant mieux .<br /> J’aime ce simulacre, pas celui faussement illustré par le rapport « classique »qui distingue les hommes des choses, mais celui qui au contraire renforce son unité, dans ce que Bachelard nommait avec justesse : « une proximité vertigineuse qui nous empêche de nous saisir comme pur esprit à part des choses ou de définir les choses comme purs objets et sans aucun attribut humain ». On doit pouvoir peindre à l’instar de Cézanne « l’odeur des arbres ».Je veux croire à cette douce ingérence du visible et de l’invisible, du voyant-visible où les qualités de l’être percevant et celles de l’être perçu se répondent les unes aux autres. La perception devient cette cohabitation du visible et d’un halo d’invisible. Elle est cet entrelacs, cet intercorporéité qui se plie et se déplie dans l’unité originaire du voilement et du dévoilement de l’être toujours d’ores et déjà étroitement enlacée dans la chair du monde.
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