5 février 2011
La marche des chagrins
Toujours nos blessures marchent devant nous.
Elles rencontrent celles des autres,
silencieusement, subrepticement, l'air de rien.
Personne n'y prête attention.
Pourtant, elles se parlent, se répondent,
semblent se pénétrer d'une clameur indocile.
Langage échappant à tout langage connu,
elles se nourrisent de leurs échos.
Secrète congruence, fraternité mélancolique,
amants chahutés par le vent de l'abîme,
deux tourbillons d'atomes s'apprivoisent
et dansent, se raillant du destin.
Provisoire alchimie que la fêlure inspire.
Nos chagrins se sentent moins seuls
et nous pouvons sourire au réel
qui nous blesse.
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M
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