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DEMOCRITE, atomiste dérouté
1 octobre 2011

L'écorce du réel

 

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Minéralité, Falaise du Grand Barbat

La roche est un régime particulier de la condensation atomique, de la chair inavouée du réel. Etrange partition solidifiée dans les strates d'une matière coïncidant avec son énergie ; facétie polychrome de ces linéaments fossiles ; autant de trajectoires incertaines et de veines froudroyées par l'usage du temps. La pierre fait retour vers l'originaire, vers l'innommable de la composition, à l'heure des grande déroutes et des vastes commencements.

Pourquoi me suis-je arrêté là ? Pourquoi ai-je senti comme une évidence la force brute et l'incroyable délicatesse de ce chiffon granitique ? Quelle est cette secrète parenté qui me lie aux plis silencieux du minéral ? La vérité se livre à la surface des choses. Il n'y a que de la surface. Aucun message, aucune archéologie, aucune intériorité. Seulement des mots glissant sur l'écorce du réel.


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Commentaires
C
L'Art est ce qui permet la vie de l'être humain.<br /> <br /> L'Art est ce qui permet à l'être humain de se reconnecter à la vie ; les autres animaux, les autres espèces vivantes, n'ont pas besoin de cet Artifice, ils sont connectés totalement.<br /> <br /> L'être humain, par la conscience qu'il en a, s'est sorti de la vie naturelle. L'Art est ce qui permet de boucler à nouveau la boucle. Sans l'Art, il n'y a que la Mort.<br /> <br /> Par ce qu'il Crée, l'Homme redevient Naturel. Cette Création peut se manifester par le langage, par la peinture, par la musique, par la vue, par l'instant vécu, etc. par tout ce qui permet à un être humain de se sentir 'Un'.<br /> <br /> L'aventure humaine est à ce point exceptionnelle que les mots manquent.<br /> <br /> L'être humain s'est créé des dieux parce qu'il manquait de Parole, mais ces dieux ne seront plus nécessaires quand les mots justes auront été vus.<br /> <br /> L'Art est par définition ce qui relie l'Homme à lui-même.
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G
Cette prise pourrait-être cette d'un tableau d'artiste. Existe-t-il une différence véritable entre la nature et la culture, si l'art imite la nature et la nature l'art? Encore qu'il ne s'agisse pas d'imitation mais de création originale. Ce sont nos représentations intellectuelles qui vacillent et révèlent leur inanité.
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C
Exactement, le 'il y a' empêche tout nihilisme.<br /> <br /> Quand on voit ça, on a tout vu.<br /> <br /> Le 'rien' n'est que le rien du tout.<br /> <br /> Ça coupe le souffle car on arrête alors de respirer bêtement, animalement.<br /> <br /> Bien à vous !
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D
L'esthétique du minéral est réconciliatrice et je m'en réjouis. Nous faisons les uns et les autres les expériences de la dégradation et de la création. C'est la raison pour laquelle, je ne peux pas être nihiliste ; le "il y a" suffit à démentir toute position réactive, toute fixation sur le rien. Ce "il y a" qui est le réel même surprend, saisit et "coupe parfois le souffle" comme le suggère Sibylle. <br /> Si le monde est trop grand pour nous, nous sentons pourtant que nous y participons même de façon dérisoire, comme l'insecte qui virevolte dans les airs avant l'orage et la trombe.<br /> Portez-vous bien.
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C
Et merci à Sibylle pour ces si belles paroles.
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C
Ce qui est beau avec la vie.<br /> C'est que sans nos yeux, tout ça sera aussi beau.
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S
Incroyables plissures ou blessures du « réel »dans la roche ciselée par le burin de l’artiste, illustre mais inconnu. Des reflets cuivrés creusent ce magnifique schiste, saupoudré juste au centre de quelques éclats de rose, celui que l’on dit « vieux », presque passé mais qui rappelle la fraîcheur d’un amour naissant. Étrange distorsion du temps qui caresse la roche. Puis, à l’opposé de la toile, et du bout des doigts sans doute, le sculpteur s’est tourné vers les cieux, vers d’autres horizons. L’azur domine avec ses teintes bleutées, subtilement nervuré d’un lapis-lapis-lazuli. Retour à l’ère glaciaire peut-être avec ces moraines colorées à l’oxyde de cobalt : comme la couleur du ciel, le va –et -vient des flots ou de cascades ruisselantes à la fonte des neiges, même mouvement, même rythme qui scandent et innervent cette mosaïque du temps, une fresque étonnante simplement minérale...à vous couper le souffle ! Merci à Démocrite pour ce plaisir des sens . Votre talent de photographe est indéniable.
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P
Une fausse manœuvre facilité par des aberrations dans l'affichage de la fenêtre où je peux rédiger ces commentaires a précipité l'envoi du fragment précédent. Il y manquait ceci :<br /> Ces roches transformées sous les jougs de la pression et de la chaleur sont des roches métamorphiques.<br /> Et je jubile de savoir que même la roche se transforme, et que tout n'est que fine écorce, dans la dimension comme dans le temps !
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P
Tout comme toi, mon cher Démocrite, je frémis face au poème géologique. La roche exposée, je l'imagine il y a des éons de ça, enfouies sous les rides des plaques continentales en confrontation, dans l'obscur tiède des pressions titanesques aptes à pétrir les roches les plus dures.<br /> Mais à l'évidence, il n'y a rien de granitique dans l'affleurement que nous présente ta photographie : l'œil y lit des strates <br /> redressées, cette roche là n'est pas de celle constituant l'âme des continents. Point de granit, mais une matière qui a souffert des compressions gigantesque à des températures inhumaines, apte à enfanter dans les tréfonds pyrénéens ces schistes et micaschistes qui, hissés par la tectonique puis aussitôt débités par l'érosion, offre ces pierres souvent plates et sonores aux pieds du randonneur.<br /> J'avais coutume d'expliquer, du temps où je faisais le guide naturaliste, que ce type de roche étaient "du calcaire qui a eu mal longtemps".<br /> <br /> ufhuhz
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