Vertige insulaire à La Palma

      A la suite de mes pérégrinations estivales déroutées sur les îles canariennes, ma Galerie Flickr s'est enrichie de ces incroyables expériences entre ciel et mer, les pieds inclinés dans la terre rouge de La Palma, au bord de l'abîme de Taburiente.

       Peut-être ai-je rêvé ces lieux ? Peut-être me suis-je égaré dans le coin silencieux et fantasque d'une sieste longue, lorsque l'esprit se laisse happer par la mélodie des ondes alpha. Et pourtant, le roc était dur, coupant et rauque, jaillissant à travers les brumes opaques et les ombres grandissantes de la nuit. Ces contrastes m'ont transpercé le corps, aiguisant une fois de plus la faille tapie dans l'obscurité de mon être.

       J'ai senti que des divinités malignes habitaient ces profondeurs en se jouant de mes représentations. J'ai senti l'étrangeté radicale et convulsive d'une beauté qui ne fait pas sens et me propulse au seuil de ma propre énigme. La terre et le feu se sont condensés dans la roche embrasée. L'île s'arrache à l'océan primitif, se dresse dans l'immensité élémentaire traversant les diverses strates de ma pensée. Sans ménagement, elle me force à me tourner, comme ses propres sentinelles de l'espace, vers le dehors, vers les lointains stellaires que le ciel d'ici autorise : bientôt d'autres divinités consumeront la nuit en amazones, vertige de l'indicible !

         Peut-être sont-ce les vagues de l'océan qui me ramèneront à ce qu'on appelle imprudemment la réalité. Les ondes liquides et la houle ajoutent au sentiment insulaire même lorsque les lignes blanches d'écume se dispersent sur la grève noire de la vie.

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L'album La Palma sur Flickr à découvrir là

Des singularités optiques remarquables : ici 

Comments

[Igor]

Oui le ravissement est là. Les paysages choisis et vos photos sont magnifiques.

[Sibylle]

Les étoiles filent, hantent, glissent dans cet amas cosmique.

Ô Calliope, ta voix me berce et me transporte là où le ciel et la terre se contemplent dans cet uni-VERS lyrique inédit. Voyant et visible étrangement s'entrelacent entre les rais de lumière de l'astre qui luit. Déesses ou colombes des cieux ? Vos photos nous remplissent de joie : trop grande pour nous ? Peut-être, mais qu’importe le ravissement est là…

Merci à vous