Les mots bleus

Christophe - Les Mots Bleus - Live Deezer Sessions

      Je découvre cette version saisissante des Mots bleus interprétée par Christophe seul au piano : nouvelle réminiscence active :

      Comment trouver les mots pour lui dire ? Pourrai-je seulement toucher du doigt cette impalpable tension qui la fait vivre en moi depuis toujours ? Chaque soir, j'ai rendez-vous avec mon passé, avec cette histoire qui prit naissance dans un sourire, au milieu de son regard, un regard aussi lumineux et profond qu'un océan tumultueux.

     Ses mots, ses mots m'ont emporté comme une vague glissant sans mesure par-delà les forêts de l'est. La beauté de son pas, de ses gestes, de ses mains trace un sillon mélancolique dans ma mémoire. Je la rejoindrai, c'est sûr, ivre de jeunesse, non loin de l'arbre, cet étrange pin solitaire qui dansait au milieu des prairies vertes de mon adolescence.

     Je la chercherai encore, entre brumes indociles et silences vagabonds, au bord de ces lacs nichés sous la tristesse du monde.

     Nous nous retrouverons en-deça du langage ordinaire, sous les phrases qu'on prononce sans savoir, dans cette musique qu'aucune langue n'épuise et que le temps n'arrête plus. Il te faudra comprendre que nos mots sont les plus insolites, les plus fiers, les plus authentiquement vrais parce qu'ils dessinent ce trajet que nous avons manqué. Ils sont notre fêlure, notre impossible amour, notre rencontre avortée. Ils disent ces retrouvailles qui ne viendront plus. Même ta voix a disparu dans le bleu des mots et je la retrouve égarée dans la chanson de l'homme blessé.

Comments

[GUY KARL]

Très beau texte, très belle musicalité : tout est suggéré en délicatesse.

[axis]

Une cuve de machine comme comme un uterus

Un jour une nuit de la pluie de l'humus

Un regard un sourire des yeux noirs à mourir

Il marchait , je suivais, Beau comme une tige ,

C'est juste un souvenir à donner le vertige.

[Ella]

Que serait le désert de la vie, sans les Fata morgana ?...

[michel]

Christophe,petit,aimé s'enfermer dans les machines à laver avec des petites cuillères qu'ils tapotés sur les parois pour les faire résonner.

L'artiste,le musicien était déjà là et quel artiste !

http://www.you tube.com/watch?v=gXq3v20_ej0

[Democrite]

Oui, mon cher Cédric, n'existe plus que la beauté évaporée d'une jeune femme devenue couleur.

[Cédric]

C'est beau ce qui n'existe pas, ce qui n'a jamais existé, ce qui n'existera jamais... aussi beau que ce qui existe...mais pas plus beau....