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DEMOCRITE, atomiste dérouté
27 mars 2015

"La parole, ombre de l'acte"

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"La musique a ceci de commun avec la poésie et l'amour 

et même avec le devoir : elle n'est pas faite

pour qu'on en parle, elle est faite pour qu'on en fasse,

elle n'est pas faite pour être dite, elle est faite pour être "jouée" .

Le Dire est un faire atrophié, avorté et un peu dégénéré :

action en retrait ou simplement ébauchée [...]

La poésie est faite, immédiatement, pour faire le poème,

et la poétique, qui est un faire avec exposant,

pour réfléchir sur la poésie.

La même différence sépare en musique le créateur et le théoricien.

On parle trop, aujourd'hui, pour avoir musicalement quelque chose à dire !

Tels les philosophes, oubliant de philosopher,

parlent de la philosophie du voisin..."

         

                        Vladimir Jankélévitch (La Musique et l'ineffable)

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Commentaires
D
J'entends bien chère Sibylle vos propos et je crois savoir à quel type d'expériences vous faites allusion. Ici, c'est plus le régime de "l'agir" qui est interrogé contre le régime commun du "parler". <br /> <br /> De même que partout, les critiques d'art s'emparent des films, des œuvres, des créations multiples de ce monde pour faire illusion, c'est-à-dire, ne pas agir elles-mêmes dans le champ qu'elle colonisent avec la suffisance dont elles sont capables, de même il existe une expression de la parole qui se veut de l'ordre du commentaire philosophique et qui se passe de tout rapport à un philosopher véritable ou authentique.<br /> <br /> "Parler de la philosophie du voisin" est plus commode que de philosopher soi-même. C'est surtout moins risqué !
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S
Certains débats d’obédience philosophique prennent quelquefois une drôle de tournure pour se métamorphoser en « groupe de paroles ».On s’écoute beaucoup parler, mal et trop, bavardage, bavardage quand tu nous tiens.<br /> <br /> <br /> <br /> On perd le sens de sa propre parole, probablement parce qu’il y a aujourd’hui un malaise récurrent, un mal être : un déficit d’être avec tout son cortège de misères comme le sentiment de ne pas exister, de ne pas être considéré, c’est en quelque sorte le pathos de notre époque. <br /> <br /> <br /> <br /> Dans cette acception, les mots prononcés sont déchus de leur sens car ils infléchissent toute possibilité d’entente et d’écoute réciproques et ne deviennent que le prétexte pour se voir, se mirer, s’exposer sous le regard d’autrui à l’obsolescence du paraitre. <br /> <br /> <br /> <br /> L’acheminement silencieux de la parole est interrompu, la parole dont il s'agit est celle qui faisait signe vers un originaire : la « bonne parole » si je puis dire. Elle est probablement celle qui aujourd’hui nous échappe car elle parle trop de nous et dit plus que ce que nous pouvons entendre : alors taisons l’insupportable, n’est-ce pas ?
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