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DEMOCRITE, atomiste dérouté
28 janvier 2016

Le veilleur

Veilleur

 

<< Ah ! Puisse luire dès aujourd'hui la fin de mes tourments,

puisse le feu de joie illuminer les ténèbres ! >>  (Agamemnon, Eschyle)

             

Que convoites-tu avec tant d'ardeur dans ce qui n'est plus ?

Quel est ce trésor exhumé, arraché au néant,

tempêtes intestines, figé sur le récif inquiet des origines ?

Douleurs, peines et joies se déposent et se cristallisent

dans le terreau infertile de la mémoire comme autant de squelettes calcinés,

rongés par le temps immense.

Quelques lueurs fétiches brillent dans les ténèbres d'une énigme effacée.

Quelques chants hypnotiques venus des horizons lointains

résonnent encore en Sibylle, funestes messagers des deuils impossibles.

Ton esprit alourdi par d'antiques mélopées

ne sait plus rien du Ciel et de la Terre

et des nimbes infidèles qui font la splendeur du jour.

 

C'est dans l'Ouvert que se tient l'esprit vivant,

la danse illuminée du gai savoir.

Les vagues de la vie déferlent et les tourbillons d'écume

m'enseignent le prix de ce qui passe.

Et tel le gardien d'une sagesse d'éclipse,

je sais l'authentique secret.

 

<< Veillant sur cette couche pénétrée de rosée, sans répit,

comme un chien, j'ai appris à connaître l'assemblée des étoiles

et des astres qui font don aux hommes de l'hiver et de l'été.

De ces princes lumineux des feux de l'Ether,

j'ai maintenant la science des aurores comme des déclins.>>

      (Agamemnon, Eschyle)

 

 

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Commentaires
D
Quel texte cher JBD ! Merci pour ce partage.
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A
cest magnifique, et le poème de Didier, et le messager
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J
(Et du fond de la nuit ténébreuse voici enfin qu’accourt le Messager)<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> J’ai tant guetté l’aube<br /> <br /> <br /> <br /> Tant usé mes yeux mes oreilles et mes sandales<br /> <br /> <br /> <br /> Mes mains aussi ont saigné des assauts de la multitude<br /> <br /> <br /> <br /> Et maintenant de ma bouche sortent des sons d’une langue étrangère<br /> <br /> <br /> <br /> Je n’ai plus soif ni faim de ce qui jadis pouvait me rassasier<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Le jour vient<br /> <br /> <br /> <br /> Jamais plus je ne gravirai les remparts des cités d’infortune<br /> <br /> <br /> <br /> Que des dieux inconstants me donnaient à veiller<br /> <br /> <br /> <br /> Comme si l’or et la pourpre dont ils aiment à se vêtir les rendraient plus aimables<br /> <br /> <br /> <br /> Plus humains<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Messager retourne à ton destin de messager<br /> <br /> <br /> <br /> Plus écervelé qu’un oiseau plus rivé à ta tâche qu’un Sisyphe<br /> <br /> <br /> <br /> Car tu n’a jamais rien su de ce qu’il advient pour chaque homme à sa naissance<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> «Moi, je veux dire à qui sait et oublier pour qui ne sait pas . » <br /> <br /> Eschyle , le Veilleur , Agamemnon<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> JBD , en amitié et sincère admiration
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D
Merci Amis chers.
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A
Je lis et relis. Aussi beau que profond !
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G
Houah ! Voilà qui sonne et résonne. très beau texte !
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