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DEMOCRITE, atomiste dérouté
21 novembre 2017

Spinoza et les miracles

Résultat de recherche d'images pour "Lenoir frédéric"

Un de nos emposteurs contemporains, marchand de sagesse pour des consommateurs égarés, en quête de prêt-à-penser et de recettes pour l'existence, vient de commettre une "oeuvre" qui surpasse à l'évidence l'intelligence humaine et l'ordre des choses naturelles. Notre patte-pelu subventionné par les antennes de Radio-France parvient, parait-il, à rendre simple et accessible L'Ethique de Spinoza permettant à ses fans d'accéder à la vraie liberté, à la joie et la béatitude du sage. Il suffit pour ce faire de lire son dernier opus, Le Miracle Spinoza. Miraculeux en effet !

Spinoza devenu miracle (sic), lui qui analyse pourtant la "chose" dans son Traité théologico-politique comme une de ces foutaises superstitieuses dont tout homme de bon sens ne peut que s'affranchir au plus vite. 

"Je considère donc mon second principe comme parfaitement établi, c’est à savoir qu’un miracle, de quelque façon qu’on l’entende, contraire à la nature ou au-dessus d’elle, est purement et simplement une absurdité." (chapitre VI, Des Miracles)

Une absurdité devenue rentable, voilà, pour un attrape-minon oeucuménique et bibliothérapeute la véritable signification d'un miracle.

 

 

 

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Commentaires
D
bien dit , Didier
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S
Oui, je comprends bien cher Démocrite votre position. <br /> <br /> <br /> <br /> C’est pour cela qu’avant de tenter de manipuler une pensée et de se l’approprier pour en faire sa sauce ou son beurre en l’occurrence, il faut savoir se montrer humble et circonspect et ne pas tenter de « mercantiliser » ce qui ne peut pas l’être.
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D
Vous comprenez bien chère Sibylle qu'il ne s'agit pas de discuter la pensée de Spinoza, sa complexité ou sa rudesse mais de pointer comment la philosophie et les philosophes font régulièrement l'objet d'une récupération à bon marché par une petite caste d'intellocrates subventionnés qui vendent des produits rentables à coups de slogans publicitaires. <br /> <br /> On verrait mal l'emposteur qui nous occupe ici faire un ouvrage sur le bonheur chez Schopenhauer ou la joie de vivre chez Cioran. Ce n'est pas vendeur tout comme le texte de Spinoza L'Ethique, n'est pas vendeur.<br /> <br /> Faire un peu de généalogie spinoziste permet de débusquer derrière les discours à l'eau de rose une intentionnalité douteuse philosophiquement mais efficace économiquement.
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S
J’ai peu fréquenté la pensée spinoziste lors de mes études de philosophie, l’heure était à la phénoménologie dans cette belle ville rose aux parfums de violette.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour autant, la pensée de ce philosophe m’intrigue. Je me souviens de quelques allusions en cours de première année d’un certain Gérard Granel qui se plaisait à explorer la nature ou l’essence du désir. Ce faisant, il évoquait le conatus spinoziste qu’il percevait comme une configuration des choses, une nature. <br /> <br /> <br /> <br /> A cela, il opposait une conception du désir qui a peu ou pas de besoins, qui n’a pas véritablement d’objet sinon celui de nos phantasmes. Ce qui se joue dans le désir disait G Granel c’est un monde qui est le mien, que j’éprouve et que je vis mais que je ne suis pas capable d’objectiver. Le faire, serait alors peut-être de l’ordre du MIRACLE.<br /> <br /> <br /> <br /> J’ignore de quel type de miracle traite Frédéric Lenoir. Je relève cette phrase dans sa quatrième de couverture « A bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C’est ce que j’appelle le « miracle » Spinoza. ». <br /> <br /> <br /> <br /> Qui oserait le contredire ? Le véritable miracle serait peut-être de le rendre accessible à tout un chacun sans le dénaturer, lorsqu’on connait le caractère de sa pensée pointilleuse, exigeante. Mais le risque devient grand lorsqu’on commence à le percevoir comme un possible exégète de la Bible ???<br /> <br /> <br /> <br /> Alors restons humbles : « Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre ».( Spinoza), oui COMPRENDRE, c’est probablement là où le bât blesse dans nos sociétés de « barbares à visages devenus in-humains ».
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D
Un type qui promet ou annonce "la guérison du monde" n'est-il pas, par définition, un escroc ? Pour ma part, je recommanderais vivement à ces jeunes gens de lire Krishnamurti qui ne promet rien, ne garantit rien mais invite chacun à s'observer lui-même. <br /> <br /> S'il s'agit de se constituer un bagage philosophique de base, un bon manuel de terminale littéraire (Hatier par exemple) vaudra toujours mieux que les sornettes d'un emposteur qui a avantageusement évacué le réel.
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E
Toute cette littérature facile et positive séduit assurément bon nombre de personnes ! Le pire, voyez-vous, aux jeunes post-bac que je rencontre régulièrement et qui ont l'esprit très pollué de prêt-à-penser, et pour qu'ils acquièrent un peu de "culture générale", je leur ai recommandé de lire "La guérison du monde" de Lenoir... Seul ouvrage qui me paraissait accessible à leur entendement. Comment faire pour sortir de la spirale ?<br /> <br /> (contente de vous lire)
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