Pour la sixième République

      Compte tenu de l'état calamiteux du système politique français, de la faillite flagrante de ses institutions, à l'évidence obsolètes, de la concentration des pouvoirs entre les mains d'une oligarchie politico-médiatico-financière, soucieuse de sa propre reproduction sur un mode endogamique, maintenant les citoyens hors de la scène publique, j'ai décidé de soutenir le mouvement pour une sixième République. J'invite tous les esprits lucides qui n'entendent pas abdiquer devant le spectacle pathétique de l'effondrement politique en cours, faisant le jeu des positions les plus dangereuses, les plus réactionnaires, les plus confiscatoires en termes de libertés publiques, de justice, d'Etat de droit et de sens du bien commun, à signer la pétition en faveur de ce projet devenu nécessité.

       L'actuelle et stupéfiante fascination hypnotique des média pour celui qui fut le président le plus réactionnaire de la cinquième République en dit long sur la paralysie des contre-pouvoirs, l'aveuglement des politiciens enferrés dans un paradigme surrané et la neutralisation du sens critique dans notre pays.

       Il est urgent de rebâtir une structure politique avec des fondations nouvelles, soucieuse de démocratie active, du sens de l'intérêt général et d'une redéfinition du citoyen.

       Les lecteurs peuvent lire ici la Déclaration Commune rédigée par les écrivains, philosophes, journalistes, économistes, humoristes, comédiens qui s'impliquent dans cette démarche ainsi que les excellentes raisons qui ont poussé Judith Bernard (cliquez) à rejoindre l'initiative citoyenne.

        Je signe la pétition en faveur de la sixième république et vous invite à en faire autant, en vous rendant sur le lien suivant :

http://www.m6r.fr/2014/09/je-signe/

Comments

[Ella]

Complètement d'accord avec vous, Démocrite.

Plein de gens en sont conscients :



http://www.les-crises.fr/

[Democrite]

Merci Axis pour cette précision.

[axis]

Effectivement le souci du bien commun n'existe pas , et nous avons les gouvernants que nous méritons , mais ce n'est pas le moment de baisser les bras .Il n'est pas question de ricaner mais de réfléchir et d'agir .Si l'idée du TAS est un chemin difficile et incertain ,la situation actuelle nous demande peut être de le prendre .

[Democrite]

Un mot encore : dans l'extrait de film cité par Sibylle, Bernard Blier a devant lui une vingtaine d'ouvriers menacés de chômage et non des centaines de milliers de personnes qui pensent les conditions d'une nouvelle organisation politique au sein d'un Etat corrompu. Cela est bien réel, c'est la raison pour laquelle, internet fait l'objet d'autant de surveillance. Le pouvoir politique sait très bien que le pouvoir d'internet est immense lorsqu'il concentre des mobilisations.

[Democrite]

Chère Sibylle,

Je le répète. Loin de moi un engouement, un enthousiasme béat pour la chose publique. Ce que vous dites de la pratique politique n'a rien de surprenant et il faudrait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.

Quel est le sens de cette pétition qui n'est pas que de principe ? D'abord, de savoir que je ne suis pas le seul à penser que nos institutions sont complètement dépassées. Cela fait du bien et ce n'est pas rien ! Que des esprits aussi faiblement éclairés que le mien se retrouvent et se mobilisent dans une synergie qu'internet rend possible sans avoir besoin de battre le pavé pour le moment ! La pétition est d'abord un acte de mobilisation citoyenne avant d'être force politique et de devenir contre-pouvoir. Mais si dans un mois, cinq cent mille personnes ont signé cette pétition et dans trois mois, deux millions de personnes, c'est que quelque chose se passe dans la conscience collective qui dépasse le cadre de l'expression politique sous ses formes traditionnelles et institutionnelles.

C'est bien joli de citer Montesquieu ! Comment créer cette "disposition des choses" qui permettra d'arrêter le pouvoir ? En regardant les trains passer ? En laissant faire ?



Chacun peut ricaner dans son coin, vaincu qu'il est par les passions tristes et son sentiment d'impuissance mais avant de constater le pire (qui est en marche), à savoir l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite à tous les maillons de la représentation nationale, un sursaut collectif n'est pas rien lorsqu'il secoue la conscience citoyenne de tous. Il faudra d'autres étapes mais celle-ci en est une et ne pas y souscrire, c'est à mon sens, accepter l'ordre des choses (la déliquescence des faits) et s'attendre à de sérieux problèmes à l'avenir, très concrets ceux-là !

Bref, je crois que vous négligez le pouvoir incontrôlable d'internet et le sens d'une mobilisation sur un sujet aussi impérieux et sérieux que celui-là.

[Sibylle]

Chers Démocrite, Mag et Axis,



Mon petit chemin de vie m’a donné l’occasion de goûter à la fois au parfum des fleurs du jardin philosophiques comme aux difficultés redoutables de la vie politique locale pendant treize années.

Le bilan est le suivant : dans les sphères de la politique, il faut savoir nager à contre-courant de ce qui se trame, de ce qui s’insinue dans les arcanes du pouvoir. Soyez sûr d’une chose, le bien commun n’existe pas et qu’on se le dise ! Seul l’épanouissement des égos mène la barque. Même si la démarche est louable, je reste très dubitative quant aux effets d’une pétition, tout le monde se moque d’une signature. Pour en sourire cher Démocrite, je vous renvoie d’ailleurs à ce délicieux extrait où Bernard Blier demande aux grévistes une lettre de doléances pour en faire illico-presto un classement vertical…

De par ma petite expérience, seules les actions réelles portent leurs fruits, mais seulement à court terme car la victoire est toujours à reconquérir.

J’ai pu contrer un ancien mouvement majoritaire en prenant la parole au micro, inlassablement jusqu’à des heures invraisemblables tard ou tôt dans la nuit c’est selon.

L’épuisement n’est pas loin croyez moi. Il faut savoir que les politiques se nourrissent des instincts les plus bas, les plus vils, il faut avoir les pieds sur terre.

Sur le fond, j’approuve votre engouement pour une nouvelle République. Reste à trouver les moyens idoines, les plus performants pour faire mouche et faire basculer l’édifice. Il faut se jeter dans l’arène, accéder au pouvoir pour infléchir, renverser le mouvement ou à défaut avoir un porte-parole de poids. « Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », disait Montesquieu.



Il nous faut donc trouver un contre-pouvoir : mieux ou plus qu’une pétition selon moi.

[Democrite]

Cher axis, je ne suis en rien exalté et je vous rejoins volontiers ainsi que mag dans le constat de la violence généralisée adressée à l'homme de bon sens, au citoyen, violence de l'affairisme et de la corruption qui sévit partout etc.

Je me sens proche d'Epicure qui considère la politique comme le domaine des fous ou comme dirait Spinoza "des passions tristes". Tant que la politique n'interfère pas avec la possibilité de penser librement, de se réunir et de fonder des Jardins philosophiques comme c'est le cas dans ma bonne ville de Pau, les choses vont, à défaut d'aller vraiment bien.

Mais, il faut manquer cruellement de bon sens pour ne pas voir ce qui se trame sur le terrain politique, le retour de la réaction sous des formes de plus en plus fascisantes. On peut laisser faire évidemment mais le retour quasi programmé d'une droite encore plus décomplexée annonce la pire cure d'austérité et le pire recul des droits qu'on ait connu jusqu'ici.

Les institutions sont malades et je ne vois qu'elles pour nous défendre contre "les fous", comme je ne connais que le droit pour limiter, réguler et si possible prévenir la violence. C'est pourquoi, une nouvelle constitution issue d'une volonté populaire peut et doit créer les nouvelles conditions d'un vivre ensemble qui protège davantage les libertés élémentaires et n'abandonne pas la chose publique à des pseudo-élites qui ne servent plus que leurs intérêts au détriment de tous.

Je ne suis pas durkheimien mais le sociologue nous rappelle avec raison que les institutions "définissent nos manières de sentir, de penser et d'agir" car elles sont premières et structurent le rapport de l'individu au social "sous des formes préétablies". La déliquescence institutionnelle nourrit la déflation du politique et le sens de la corruption qui se banalise. La cinquième République a rendu cela possible ; à se demander si elle n'a pas été faite pour ça : la confiscation du pouvoir et sa dégénérescence programmée.

Le drame est que les citoyens ont intégré l'idée selon laquelle ils n'ont plus le moindre pouvoir ; devenu mineurs ils laissent les "experts" "gérer" leur vie.

Cette gestion sent le cadavre !

[axis]

Je suis d'accord avec votre analyse . Le retour de cet ex président est une insulte au bon sens . Mais j'ai depuis longtemps mis toute exaltation au placard . La gouvernance donnée à un jury citoyen mérite une longue réflexion , car oui pour aller où ? Le monde est en pleine révolution ; et qui peut prétendre la comprendre cette révolution totale et première dans l'histoire de l'humanité ? Il faut si peu de besoins pour le bonheur d'un homme ,mais il faut des milliards pour qu'un pays ne le soit plus .Croyez vous qu'une sixième république en France avec ce systéme de tirage au sort puisse être un exemple pour le reste du monde ? La finance ,la politique et le banditisme (qui nous gouvernent depuis si longtemps) sauront manipuler les jurés comme les juges des assises savent repérer leur maillon faible .

Nous sommes si las , loin d'être aveugles, prêts aux pires violences ,alors peut être que signer cette pétition serait le moindre mal , mais ne jamais s'adapter à ces temps actuels ..temps si semblable à ceux du Deutéronome .

[mag]

Ce monde est devenu particulièrement violent dans tous les milieux.Les communautés se referment entre elles.L'oligarchie politico-médiatico-financière est effrayante.Plus personne n'est dupe,enfin espérons le?

Les 30 glorieuses ne peuvent que faire rêver une jeunesse totalement perdue qui s'accroche à une pseudo- modernité faite de tablettes,d' internet,de n'importe quoi..L'offre crée la demande..

Je pense signer votre pétition mais pour aller où?ne faut-il pas s'adapter?

Bien à vous

Michel,