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DEMOCRITE, atomiste dérouté
23 janvier 2019

Epicure à Biarritz

 Atlantique

I

L'hiver est propice au repli, à l'attitude réflexive qui m'incite à me tourner au dedans de moi-même. Dans ce mouvement de somnolence se glisse parfois le sentiment obscur d'être tel un ludion flottant à la surface d'un océan soumis aux caprices des profondeurs, au dynamisme d'une houle indéterminée liée à des forces et des flux extérieurs. Nous sentons et nous expérimentons que l'essentiel n'est pas ce curieux miroir qui fait danser le moi et ses personnages sur cette étendue liquide offerte aux regards du monde. Le sol ferme ayant disparu, me voilà aimanté vers un gouffre sans visage. La lueur ombreuse de l'impensé peut alors irriguer la conscience d'une vertu nouvelle, d'une force qui la ramène à son origine. Pour les vieux briscards, les Déroutés et autres Nomades vagabonds de ce monde, conscients de leur imposture essentielle, quelque chose remonte à la surface comme le souvenir de ce que nous n'avons jamais cessé d'être, ce quelque chose qui nous imposa un jour de vivre en apnée, coupés en deux, chacun arraché à son propre tumulte, dessaisi de cette part idiote de soi dont l'expression est devenue proprement indistincte. Les sirènes chantent à Ulysse, l'entravé volontaire, l'envoûtante mélopée de son versant nocturne et féminin, la Chose qu'il lui faut absolument tenir à distance, cette Vérité qu'il veut entendre et saisir, cela même qui l'entraînerait dans les abysses et lui ferait perdre son nom.

II

Samedi dernier, au réveil, j'ai su instantanément que nous allions nous rendre avec Sibylle à Biarritz alors même que la veille au soir j'avais quasiment renoncé à entreprendre ce déplacement. La nuit porte conseil, dit-on. L'idée de passer le WE au plus près des vagues atlantiques, mais aussi d'aller écouter notre ami Frédéric Schiffter deviser sur la portée philosophique d'Epicure furent des stimulations suffisantes pour me soustraire à l'horizontalité matutinale. Je ne fus pas déçu. Notre philosophe balnéaire fit, sans la moindre note, une étude de la quasi totalité de La Lettre à Ménécée, analysant le tétrapharmakon à la lueur de la physique atomistique dans une salle comble, pleine de têtes aussi grisonnantes que séduites, incontestablement captivées par la prestance de l'orateur.

Résultat de recherche d'images pour "conférence Schiffter"

Avec cette dose de chic et d'élégance, de distance amusée et d'intensité dans le regard, Frédéric fit une lecture schopenhauerienne du penseur de Samos, procédant d'un constat physiologique préalable, puisque toute philosophie est d'abord la pathographie de son auteur. Epicure, ce maigrichon valétudinaire souffreteux ne pouvait proposer qu'une philosophie à la mesure de son idiosyncrasie avec pour principale ambition une ascèse – bien loin du stéréotype du sybarite qui colle généralement à l'épicurien, en fait un art mineur consistant à cultiver les "désirs naturels et nécessaires" pour équilibrer l'âme et le corps (ataraxie et aponie). En effet, il n’y a pas grand-chose de commun avec la jouissance maximale recherchée par Calliclès le sophiste dans le Gorgias de Platon ou l'hédonisme majeur d’Aristippe et des Cyrénaïques.

Cette manière assez cinglante de dégonfler les idoles par la légèreté du propos n'est pas pour me déplaire même si je ne partage sur le fond qu'assez peu la lecture qui est faîte ici du programme épicurien, vidé pour l'occasion de sa dimension psychothérapeutique comme du travail sur les fictions de l’imagination. La caricature et la censure exercées contre l'épicurisme par les stoïciens puis les chrétiens montrent combien il y a du sulfureux et de l'infréquentable dans cette doctrine qui n’est pas une morale. Nous avons avec Frédéric un désaccord assez net. L'homme serait-il condamné à demeurer un gamin de 5 ans terrorisé par les fantômes qui courent sous son lit ou dans l'enfer des religions superstitieuses et de la vie post-mortem ? Non seulement, je ne le pense pas mais je sais par expérience que le travail psychique est susceptible de produire des réagencements, des distanciations symboliques, des déplacements utiles, introduisant du jeu sous l'effet d'une prise de conscience dans l’expression pulsionnelle. L’épicurisme crée des médiations précieuses et des outils qui ramènent l’homme à sa mesure dans le tout de la nature. Mais peu importe ici ce désaccord. Je connais depuis longtemps l'aversion du "philosophe sans qualités" pour tout enjeu éthique et somme toute, pour ce qui peut se comprendre comme un certain amour de la vie tel qu'il est pensé par les atomistes et plus tard par Spinoza, Nietzsche ou Clément Rosset.

D’ailleurs et sans doute avec raison, le public reste peu sensible à l'intervention que je propose comme aux rappels théoriques que je souligne. Et pour cause. C’est que ce n'est pas tout à fait Epicure qu'il venu entendre mais bien plus ou bien mieux, comme on voudra, la voix de leur philosophe balnéaire préféré (il n’y en a qu’un) aux indéniables blandices, capable de mettre en œuvre avec ce bel esprit de finesse et ce style qu'on lui connaît, la subtile et redoutable maxime de Pascal : "Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher".

 III

Glisse

Après l’excellent moment passé en compagnie d'Epicure, de la Schifftérina et de Frédéric, nous retrouvons la douceur des plages baignées de lumière et les lames puissantes sur lesquelles dansent d’autres surfeurs. Je m’étonne de ce désir de glisse qui consiste à demeurer le plus longtemps possible à la surface, au plus proche de l’écume et de la déferlante, arraché au magnétisme des profondeurs. L’océan produit sur moi un sentiment mélangé d’excitation jubilatoire et d’attention contemplative. Ma sensibilité démocritéenne et lucrétienne se réveille au contact des tourbillons : Turbantibus aequora ventis

 

Onde à Capbreton

 L’intuition du mouvement prend ici une consistance particulière. La vague condense la force du vent en une matière d’autant plus sensible qu’elle est insaisissable. Le récif nous rappelle au caractère moléculaire de l’eau qui se fracasse et vole dans les airs en se déchirant. La houle est la métaphore liquide du réel d’où tout procède. Le Tout de la nature enveloppe chaque chose singulière. Cette paradoxale jonction du particulier à l'universel fait le sens métaphysique de l'homme, son articulation à une forme d'éternité qu'il est possible de reconnaître jusque dans son idiosyncrasie sous la forme d'une intuition fulgurante, d'une "science intuitive" d'autant plus rapide et accélérée (une pensée à la vitesse de l'éclair comme le note Deleuze dans ses leçons sur Spinoza) qu'elle se donne à l'esprit en se retirant. 

Peut-être est-ce cela que la photographe tente de saisir dans son "objectif" tourné vers l'incessant mouvement des vagues et les reflets incandescants de l'astre majeur. Les simulacres voltigent tout en disparaissant. Ils nous indiquent une loi de nature, loi tragique, loi de l'impermanence : "C'est le même temps que celui de la naissance du plus grand bien, et celui de sa destruction". Epicure, Sentences vaticanes, 42

 

P1200600_modifié-1

 

 

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Commentaires
G
La question posée par ces débats est de savoir si la philosophie peut être, ou non, une médecine de l'âme, comme le souhaitait Epicure. Nous savons maintenant que la raison est en elle même incapable de gérer les émotions issues de l'inconscient et que seule une psychothérapie des profondeurs peut accéder à ces lieux obscurs - et encore, dans une mesure bien modeste. Dès lors philosophie et psychothérapie se séparent et suivent des voies différentes. Le philosophe n'est pas un psychiatre, sauf si par vocation personnelle il décide de s'initier à la psychiatrie, de s'y frotter avec sérieux, et alors il pourra effectuer une approche globale qui implique et intègre le conscient et l'inconscient. C'est le chemin d'une philosophie moderne qui retrouverait, avec des approfondissements, le projet des Anciens : lier la vérité et la santé comme chemin de vie.
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X
Difficile de savoir exactement comment Nietzsche est tombé malade mais il semble que la corde du funambule était trop tendue à finit par casser. <br /> <br /> Probablement, le mal de Nietzsche était qu'il pensait trop et ne savait pas ne pas penser. La surchauffe puis l'explosion était assez logique.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est d'ailleurs toute la question qui se joue ici entre Platon et Epicure comme entre F.Schiffter et Démocrite l'atomiste dérouté, à savoir que le philosophe authentique est celui qui, devenu capable de trouver le meilleur de soi et de l'autre, saura ensuite combiner toutes les forces antagonistes récoltées, pour créer une philosophie qui soit comme un bon vin, un mélange subtile et équilibré du corps de la plante avec l'air, le soleil, l'eau, la terre sans oublier la conscience et l'amour du travail bien fait. <br /> <br /> <br /> <br /> "Si tu tends trop la corde elle casse. Si tu ne l’a tends pas assez elle ne sonne pas. " <br /> <br /> <br /> <br /> Le Bouddha.
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F
Cher Démocrite, <br /> <br /> <br /> <br /> Ni la santé, ni l'ataraxie, ni le plaisir, ni le bonheur, ne sont des besoins naturels, nécessaires, ou que sais-je. Ce sont des accidents du fait d'être — tout aussi accidentel. Cela arrive, cela peut durer, cela peut ne pas arriver. Dans tous les cas, ni la raison ni la "philosophie" n'y peuvent rien. Épicure, pourtant, nourrit bien la croyance en un pouvoir législatif de la raison — définir, trier, choisir, ordonner — et c'est du reste ce qui séduit les épicuriens. Son idéal de vivre comme un dieu parmi les mortels insensés procède de cette illusion d'exercer un pouvoir sur soi. Même superstition de la sagesse chez Spinoza qui, par un tour de passe-passe — en ÉTHIQUE V — transforme un mode impuissant — l'individu humain — en un mode souverain. <br /> <br /> <br /> <br /> Chercher dans la philosophie un salut, un bonheur, une transformation de soi par soi, que sais-je, cela me laisse perplexe tant c'est désirer d'elle qu'elle soit plus efficace que les religions ou les spiritualités. Il me semble que philosopher c'est être indifférent à ces vaines quêtes, afin de s'efforcer d'"élucider des notions ou des problèmes", comme dit L. Wittgenstein. Savoir élucider, cela ne rend pas meilleur, ni plus heureux, mais permet de faire en sorte qu'on ne soit pas pris pour un jobard. Ce n'est pas si mal, même si le reste du temps on reste l'esclave de ses affects, de la peur de voir la maladie et la mort frapper les êtres qu'on aime. Même si on continue à raser les murs de crainte que les tuiles du sort ne nous tombent sur le crâne. L'idée du Sage fortiche devant la mort et la fortune est une idée pleine de vantardise. Rappelons-nous Nietzsche, un autre superstitieux de la sagesse, celle du Surhumain, qui finit aphasique chez sa sœur, coincé dans un fauteuil, un plaid sur les jambes. <br /> <br /> <br /> <br /> Ici, la tempête reprend du service. Les éléments de la nature ne savent pas rester en repos plus de deux jours. <br /> <br /> <br /> <br /> Amitiés décoiffées,<br /> <br /> <br /> <br /> Frédéric <br /> <br /> <br /> <br /> PS: J'écris tout cela dans une petite fenêtre. Pardonnez les fautes et le coquilles.
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D
Cher Frédéric, cher Ami, <br /> <br /> <br /> <br /> Je veux bien être réincarné en Rastapoupoulos si l'épicurisme se construit autour d'un diktat de la raison et de la volonté. <br /> <br /> "Il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour philosopher parce qu'il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour s'occuper de la santé de l'âme." <br /> <br /> L'éthique épicurienne repose sur le désir de prendre soin de soi, ce qui est précisément un désir naturel et nécessaire. Ce désir ne s'impose pas puisqu'il est bon de le suivre à tout âge, le plus tôt étant le mieux car c'est une question de santé psychique donc d'hygiène. Nul diktat. Personne n'est contraint ici. <br /> <br /> <br /> <br /> D'autre part, la raison ne fait que suivre l'ensemble des désirs naturels et nécessaires en évaluant leurs effets et en produisant des représentations adéquates (non vaines). Le critère premier de la vérité (et non second) est la sensibilité puis l'utilité, non la rationalité pure. Le plaisir est la règle dès lors que les avantages l'emportent sur les inconvénients à l'image de l'amitié basée sur le sens de la vérité et l'amour de la philosophie. <br /> <br /> "La philosophie n'est pas une science pure et théorique mais une règle pratique d'action..." "Tout choix et tout refus se rapportent à la santé du corps et de l'âme". <br /> <br /> <br /> <br /> C'est donc en médecin soucieux de santé qu'il est nécessaire de penser la doctrine et non en donneur de leçons, ce qui détruirait de facto sa portée thérapeutique. <br /> <br /> Epicure est à l'esprit ce qu'Hippocrate est au corps, un psycho-thérapeute. <br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, pour ce qui concerne l'empire ; c'est un faux problème. L'ordre n'est qu'un cas particulier du désordre. La santé ne s'oppose pas au désordre, à la maladie par nature. La différence est de degrés puisque les agrégats dont nous sommes sont périssables. Cela étant, la santé peut se prolonger le plus longtemps possible à condition d'avoir conscience des enjeux qui la déterminent et d'en prendre soin. Nous ne sommes pas des dieux éternellement régénérés quoique nous puissions sentir l'éternité de la nature et sa beauté (simulacres des dieux). Spinoza que vous aimez tant, cher Frédéric, se souviendra de cet enseignement majeur, si fécond métaphysiquement.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Amitiés océaniques
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F
Cher Démocrite,<br /> <br /> <br /> <br /> Si le tri très strict des besoins auquel en appelle à Épicure pour parvenir à l'ataraxie et à l'aponie n'obéit pas à un diktat de la raison et de la volonté, je veux bien être transformé en cachalot, comme dit le capitaine Haddock. De plus, il y a chez Épicure une sorte de bizarrerie doctrinale à vouloir ordonner le corps dans un univers chaotique. Comment le pauvre humain peut-il exercer pareil empire sur lui-même dans cet empire? La sagesse ressemble à une superstition de la raison.
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X
Epicure est borgne alors parce qu'un corps de désirs seul ne peut pas être total s'il n'est pas aussi, parfois, un corps de raison. La totalité c'est l'union des contraires.
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D
Merci cher Guy pour cette distinction utile. J’ajoute que le corps épicurien est un corps de désirs, inséparable des processus psychiques dont les représentations sont pour une part les effets. Il s’agit donc d’un corps total.<br /> <br /> Le corps platonicien est un corps de raison, soumis au diktat de la volonté. Corps partiel donc amputé de sa part active, de sa vitalité créative au nom d’un ordre dont le cosmos, ciel intelligible est la norme fondamentale.
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G
Fichtre quel déluge ! Pour ma part, au sujet du corps, je voudrais simplement rappeler qu'il faut distinguer le corps soumis à la volonté, dans le travail ou le sport athlétique, du corps libidinal et voluptueux. C'est ce dernier corps qui agace les tenants de la maîtrise et de l'ordre, quand le second, régulièrement nié ou refoulé, fait retour dans la pratique des plaisirs. Le gymnaste (Platon) et le voluptueux (Lucrèce) ne parlent manifestement pas du même corps. Et pourtant nous n'avons qu'un corps - mais deux régimes distincts de fonctionnement. La philosophie en ce domaine est généralement très prude, austère et chichiteuse - pour parler comme Frédéric ! Je crois nécessaire de rappeler la complexité, voire la contrariété qui habite l'homme dans toutes les dimensions de son être.
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S
Tout n’est qu’interprétation, et toute interprétation trouve sa racine dans une intention du sujet claire ou dissimulée. C’est notre propre limite. Raison pour laquelle, toute atteinte de la vérité est d’emblée sujette à caution. <br /> <br /> <br /> <br /> Pour autant, nous pouvons tenter de faire signe vers, de pointer des interrogations et de proposer des cheminements. Le sens d’un texte est inépuisable, même l’auteur parviendrait à blâmer ses propres écrits. Il y a celui qui écrit et celui qui lit à quelques semaines d'intervalles le même texte. <br /> <br /> Sensation du même et de l'autre dans la même personne.
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D
Quelle étrange discussion, d'Epicure à Platon !<br /> <br /> <br /> <br /> Le penseur des atomes, le matérialiste qui considère que le critère de la vérité est dans la corps - la sensibilité, est devenu un ascète rabougri, l'idéaliste qui voit dans le sensible le règne des illusions devient un penseur voire un promoteur du corps ! Par Zeus ! "Le mépris du corps" n'est pas un mépris mais une condition etc.<br /> <br /> Nous ne lisons pas les mêmes auteurs, pas à partir des mêmes corps, pas à partir des mêmes pulsions. C'est bien cela, interpréter. Platon n'existe pas. Il y a le Platon de Frédéric, de X, de Sibylle, de Marcel Conche, de Démocrite etc. Cet éclatement de la vérité en parcelles moléculaires met en péril l'Idée même de vérité chez Platon, son essence. Mais qu'importe !<br /> <br /> <br /> <br /> Le corpus épicurien lui a disparu. Les ouvrages très nombreux de Démocrite et d'Epicure ont disparu. Diogène Laerce évoque l'hypothèse selon laquelle Platon et ses disciples auraient détruit les textes démocritéens mettant le feu à la bibliothèque u maître abdéritain, thèse reprise par Spinoza puis Nietzsche. <br /> <br /> Marcel Conche soutient que Platon craignait la métaphysique de Démocrite dont le rayonnement (il était surnommé La Sagesse) était bien supérieur à celui de Socrate. Raison pour laquelle, il évite soigneusement de l'aborder dans la totalité des dialogues. <br /> <br /> Pour le reste, ni ascète, ni débauché. Je ne lis pas les thèses épicuriennes dans la perspective d'une austérité moribonde mais comme un art d'évaluation des plaisirs c'est-à -dire comme une hygiène physique et mentale au service de la qualité. La qualité ne va pas sans pensée, sans anticipation, sans élimination des risques principaux, sans évaluation et sans travail sur les représentations, sur la distinction du nécessaire et du non nécessaire et le danger que constituent les opinions vides. Mais je ne veux pas redire ce que j'ai déjà noté ailleurs. <br /> <br /> <br /> <br /> Il nous reste heureusement l'extraordinaire poème épicurien de Lucrèce dont la tonalité tragique nous invite à la conscience de ce qui fixe le désir à sa cause : <br /> <br /> <br /> <br /> "Car éviter l'amour, ce n'est pas se priver <br /> <br /> Des plaisirs de Vénus ; c'est en jouir sans rançon." <br /> <br /> <br /> <br /> "Jouir sans rançon", voilà à mon sens la nature éthique de l'épicurisme. C'est là que la question du "plaisir comme souverain bien" prend toute sa signification et sa dimension.
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