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DEMOCRITE, atomiste dérouté
14 février 2017

Innocence de la solitude

Résultat de recherche d'images pour "Krishnamurti se libérer du connu"

"On n'est jamais seul tant qu'on est rempli des souvenirs, des conditionnements, des soliloques du passé : les déchets accumulés du passé encombrent les esprits.

Pour être seul on doit mourir au passé. Lorsqu'on est seul, totalement seul, on n'appartient ni à une famille, ni à une nation, ni à une culture, ni à tel continent : on se sent un étranger. L'homme qui, de la sorte, est complètement seul, est innocent et c'est cette innocence qui le délivre de la douleur."

           Krishnamurti, Se libérer du connu

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Commentaires
D
J'ai eu spontanément la même réaction. Cependant, le mot "innocence" peut être pris dans deux sens qui me semblent psychologiquement assez justes.<br /> <br /> Il y a l'innocence du devenir, le fait d'accueillir la temporalité telle qu'elle se déploie sans jugement puisqu'en elle même, elle est indifférente et ne nuit pas (nocere). Et le fait de délester la conscience de la pesanteur des remords et de la culpabilité qui structurent la vie psychique en la divisant profondément. <br /> <br /> Ainsi l'innocence serait cet état dans lequel nul ne se nuit plus à lui-même et n'a plus de compte à rendre à quiconque, ce qui est une des formes de la solitude.
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G
Ce texte me plaît bien hormis le terme d'"innocence" qui charrie des représentations inadéquates dont il faut faire le procès. Il s'agirait plutôt d'une forme de "vide" mental marqué comme une absence complète d'images et d'idées, qui permet une adéquation sans réserve à la perception présente, aussi large et dépouillée que possible. Dans ce contexte aucun mot n'est vraiment satisfaisant et cette expérience n'est guère communicable.
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D
La question de la digestion est, en effet, un enjeu majeur. Cela dit,il y a une différence entre une digestion et une amnésie. <br /> <br /> L'approche de Nietzsche est digestive. Celle de Krishnamurti est observation directe de soi, de ses pensées, de son fatras intérieur, de ses attachements. S'observer sans jugement crée un écart, une distance par laquelle le sujet se découvre ailleurs, précisément à l'écart. Il est tout ce qu'il a été, tout ce qu'il pense, y compris cette "amnésie" dont vous parlez chère Sibylle et ne l'est plus tout à fait. Dans cet écart, réside la solitude totale, ce que Krishnamurti appelle "la dernière liberté".
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S
C’est un très beau texte auquel je souhaite manifester mon entière adhésion... Qu’il me soit permis une fois n’est pas coutume, d’évoquer mes sentiments sur ces ondes même si je n’aime pas parler de moi, car je hais toute forme de narcissisme. <br /> <br /> Sur un certain plan, les souvenirs ne comblent rien ou pas grand-chose. En effet, pour ma part, j’attache peu d’importance au passé comme s’il n’avait pas existé. Étrange sensation d’ailleurs qui me questionne quelquefois. Si j’osais, je dirais que je nais chaque jour. <br /> <br /> <br /> <br /> A l’évidence, le passé ne me constitue pas, il ne me hante pas, pas plus qu’il ne perturbe mon présent, au point que je me demande si j’ai seulement une histoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Quelle importance au fond ? <br /> <br /> <br /> <br /> Je dois reconnaitre que cette « amnésie » me plait bien, puisqu’elle me permet d’apprécier pleinement au jour le jour tout ce qui s’offre à moi, même ce qui pourrait apparaitre comme très insignifiant pour le commun des mortels. <br /> <br /> <br /> <br /> J’aime observer les oiseaux avec leur délicate présence, écouter ou sentir la brise en montagne qui agite les beaux conifères, regarder au loin l’incroyable habileté des isards qui galopent sur les rochers et qui se tiennent à flanc de montagne. <br /> <br /> Tout cela me réjouit, et vaut tout l’or et le bonheur du monde, oui vraiment. <br /> <br /> <br /> <br /> Ces moments de solitude sont des instants heureux. Je ne me sens pas ENCOMBREE. Le grenier est vide : ô diable les vieilleries et autres objets de déliquescence du passé. <br /> <br /> Krishnamurtia a bien raison et j’aime cette solitude « heureuse », véritable, inédite dont il parle.<br /> <br /> <br /> <br /> Nietzsche à presque tout dit sur ce sujet : « Il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens historique au-delà duquel l’être vivant se trouve ébranlé et finalement détruit. Qu’il s’agisse d’un individu, d’un peuple ou d’une civilisation. <br /> <br /> Pour déterminer ce degré et par là, la limite à partir de laquelle le passé doit être oublié, si l’on ne veut pas qu’il devienne le fossoyeur du présent, il faudrait savoir précisément quelle est la force plastique de l’individu, du peuple, de la civilisation en question. Je veux parler de cette force qui permet à quelqu’un de se développer de manière originale et indépendante, de transformer et d’assimiler les choses passées ou étrangères, de guérir ses blessures, de réparer ses pertes, de reconstituer sur son propre fonds les formes brisées. …trop d’histoire en revanche, tue l’homme ».<br /> <br /> <br /> <br /> A l’évidence, la solitude heureuse se conjugue au présent..
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8
Quand on est seul ou libre au choix, on a pas d'âge, on est pas né non plus donc on ne peut pas mourir...
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M
"qui le délivre de la douleur" ?? alors là, non...ou une autre douleur !
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